Tuesday, April 24, 2007

Friday, April 20, 2007

moi


I love to danse, I am In Mallorca with friends Willy , a good artist, it is a great danse...

Isis








A toi Isis mon chat bien aimé
Isis, mon Isis, nous nous sommes rencontrées, il y a déjà quelques années, ton nom signifie : déesse du couple et du mariage.



Tu étais amour, partage, don, tu as toujours été là quand j'ai traversé toutes les épreuves de ma vie, tu venais doucement sur moi et tu me rassurais. Avec toi, je ne pouvais pas être seule au monde, tu étais là au sens le plus intense du terme, là, bien là : présence vivante, joueuse, caline, joyeuse, tu ne parlais pas, tu disais tout, avec ton regard, tes caresses, ton comportement, ta douceur, ta sagesse, ton odeur de joli chat persan, tu étais ma déesse, mon bébé chat d'amour.



Quand je pleurais, tu venais avec ta langue rapeuse sécher mes larmes, tu comprenais tout, ton langage était le mien. Tu ressentais tout, animal, oui, tu étais un animal, mais les histoires d'amour, les histoires de coeur ne se commandent pas, j'ai fait une vraie rencontre avec toi, avec un T géant, en lettres lumineuses, qui scintilleront dans le ciel de ma vie, ombre, lumière, chaleur, pluie, tempête, calme, soleil, douceur, douleurs, sourires, rires, tristesse, pleurs, souffrances, dormir, se réveiller, éveil du petit matin, parfum des fleurs sauvages, des herbes grasses dans lesquelles tu aimais t'amuser, mer, montagne, ville, béton, désert, cité, vie, mort, tourbillon sans fin de nuits sans lune, tourbillon sans fin de nuit lunaire, vie, mort, amour,vivre encore, naître, renaître, mourir, s'éteindre, revivre peut-être ????



Tu avais à peine deux mois, une copine, visiteuse médicale, désirait calmer mon chagrin après le décès de mes parents. Elle est arrivée à la Longue Rive où vivait ma seconde maman, tante Jeannette, aujourd'hui décédée, que les gens de Saint-Vaast n'ont malheureusement pas vraiment connue, quel dommage, what a pity! une femme si intelligente, si cultivée, tu te souviens Isis ma chérie.



Cette amie tenait l'anse d'un joli panier en osier, à l'intérieur, une boule de poils gris, avec des reflets bleutés. Elle me dit sûre d'elle : "Varance, voilà, je t'offre cette chatte, un persan smoke, elle arrivera peut-être à apaiser ta peine". Aussitôt, je refuse, je ne peux pas, je ne veux pas de chat, car les êtres nous échappent et nous leur échappons, je suis si lasse, la vie est si pesante, elle a pris mes parents, tous deux morts à six mois d'écart, tués par cette merde de Cancer. Elle insiste, embarassée avec le panier : "Je te fais une proposition, allons chercher Odile, nous serons toutes les trois, je vais poser le chaton sur le sol, et nous verrons bien vers qui il se dirige". Peu convaincue, je lui dis un petit "oui", je vois cette boule de poils craquante, vraiment craquante, tu étais si mignonne, mon Isis. Personne ne bouge, tu es au centre, personne ne parle, tu lève la tête, croises mon regard et te dirige aussitôt vers moi, j'étais le substitut de ta maman, je devenais ce jour-là ta maman. Nous nous sommes rencontrées là mon Isis, et nous ne nous sommes jamais quittées. J'ai choisi ton nom ce jour-là. Tu étais mon adorable soleil, tu savais apaiser mes terribles souffrances, mes grands chagrins, que tout être humain peut connaître.



Tu aimais écouter Michel Petrucciani, tu adorais le jazz. Je me souviens que lorsqu'une musique ne te plaisait pas, tu posais ta patte sur arrêt, stop, terminé, tu préférais le silence à une cascade de sons qui ne te plaisaient pas, comme tu as pu me faire rire, avec toi je me suis surprise à rire aux éclats tellement tu étais drôle, n'aurais-tu pas fait le clown pour me distraire ?



Nous dormions paume contre patte, tant de belles histoires avec toi, tant d'anecdotes, rien que de l'amour, toujours de l'amour, jamais une griffe, jamais un éclat, que de doux, tendres et bons moments ma bien aimée. Ceux qui te connaissaient vraiment ne pouvaient que t'adorer. Tu étais si raffinée, si distinguée, si amusante. Tu ne m'as donné que des satisfactions, j'espère t'avoir apporté au moins quelque chose, tu m'as offert tant dans cette vie qui pour moi a été si cruelle, puisqu'elle a emporté les miens. Quand j'ai été attaquée par la maladie, tu as su apaiser ma douleur morale et physique, mes chagrins, tu me donnais la force de me battre pour ne pas survivre mais VIVRE avec force et intensité car la vie n'est intéressante que comme cela quand on y réfléchit bien, des tonnes de gens passent un temps fou à se disputer pourquoi? pour rien.



Ta richesse est le don, tu m'as fais rire. Aujourd'hui, je pleure toutes les larmes de mon corps car un matin, je me suis aperçue qu'une boule minuscule agressait ta chair, une saloperie de boule sournoise, fourbe : une tumeur, tu as été attaquée par une ordure de maladie que je connais trop bien le Cancer, tu as su te battre, je t'ai donné des cachets de chimio, tu t'es laissée soigner, puis tout va très vite la maladie a envahi ton petit corps. J'avais pourtant confiance, je suis allée prier Sainte Rita dans quinze Eglises où j'ai déposé une prière, je suis allée en Tunisie, deux fois dans l'une des plus belles Synagogues du monde, la "Ghriba", j'ai prié, prié, prié... jusqu'à en perdre le souffle...



Je ne remercierai jamais assez et je n'oublierai jamais de ma vie, mes amis le docteur Gilles Levasseur et Didier Binet qui se sont occupés de toi ma chérie quand je ne pouvais pas être là, je me souviens que lorsque j'étais à l'hôpital, je communiquais avec toi à distance et j'essayais avec mon petit filet de voix de te parler au téléphone.



Le plus fort de l'histoire c'est que tu m'as attendue pour mourir et je t'en remercie, je suis rentrée à la maison le 18 septembre 2004 au soir, si je suis partie ce n'est pas pour t'abandonner, pour moi tu allais vivre longtemps, tu vois, j'étais trop naïve, c'est mon défaut, je croyais que cette pourriture n'aurait pas ta peau ma chérie, chaque jour tu as lutté, chaque jour j'ai prié, j'ai espéré, j'ai imploré, j'y ai cru. Tu étais dans ma chambre, devant la porte à m'attendre, j'en ai la preuve, paisiblement j'ai caressé ton poil meurtri par la maladie, je ne comprenais plus rien, tu étais tellement maigre, si maigre, je sentais les os de ta colonne vertébrale, soudain je revivais les derniers instants de papa et maman qui ont été les victimes de cette maladie. Ils étaient si maigres. J'étais bouleversée, tu as ronronné, un cadeau, puisque ce son est le fruit d'une émotion intense. Tu as attendu Ta Varance, ta maman. Je suis allée me coucher, j'étais là près de toi, je te sentais, tu es partie dormir sous mon bureau je t'ai vue, tu m'attendais tu m'as vue, tu m'as sentie; et tu es morte, le 19 septembre 2004, jour de l'anniversaire de mon frère qui est aussi mort de cette saleté de maladie.



Merci mon amour d'Isis de m'avoir attendue.



Je souffre mon chagrin est si grand, j'ai peint ton cercueil, une création unique, rien que pour toi, que pour toi mon amour. C'est mon grand ami Didier, mon frère de coeur, qui a confectionné ce cercueil en bois pour toi. Après ton enterrement, je suis partie, j'ai pris le train à Valognes direction Paris, sur le quai de la gare, j'ai rencontré une jeune femme, une maman, un ange, une envoyée de Dieu : Clotilde, je suis sûre qu'elle ne croit pas, c'est plus fort, elle sait.



Moi, je suis mal partout parce que tu n'es plus, parce que tu n'es pas là, parce que je ne peux plus te caresser, je vais, je pars, je reste un peu, tu me manques toujours et encore, je serais incapable d'avoir un autre chat, je ne peux pas et je ne veux pas te remplacer. Tu as été et tu resteras ma muse, en effet, nous étions toi et moi dans mon atelier, un grand Nous géant, tu savais respecter ma création artistique, tu m'observais, j'avais parfois la sensation que nous étions unies pour créer.



Je remercie Dieu qui a accepté de réaliser un de mes souhaits à la Ghriba, mais je doute... Est-ce le chemin de la croyance, je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue, je suis déchirée en miettes... Que Dieu ne m'abandonne pas, qu'il existe, qu'il existe. J'espère qu'il existe un paradis pour les animaux, est-ce encore ma grande naïveté qui se réveille, bouh comme je suis malheureuse et ce n'est pas facile à dire mais je le dis. J'erre dans ce grand et vaste monde, je pense à mes amies et amis que j'aime et qui m'aiment, moi qui souris souvent, je ne sais plus sourire, qui veut me réapprendre à sourire ? J'avoue mon Isis que pour le moment c'est une mission impossible.



Je t'aimais, je t'aime, je t'aimerai toute ma vie et au delà s'il y a quelque chose après... Je ne sais plus, je doute tant, désormais je doute de tout et j'espère avoir à nouveau une révélation, je souhaite que les gens soient plus à l'écoute les uns des autres plus dans l'amour dans la douceur et la chaleur humaine l'amour n'est-il pas le plus beau des sentiments mon Isis ?



Toi et moi, nous en savons quelque chose... Au fait, un jour peut-être que l'on se retrouvera, ce jour-là on fera la fête, fête de la vie toi et moi et tous ceux qui ne sont plus sur cette terre.



Ce que je trouve injuste, c'est que tu ne sois pas morte de vieillesse, tu te souviens de ma chienne Titia, tu l'as bien connue, vous avez souvent joué toutes les deux, elle s'est éteinte à vingt cinq ans de vieillesse, on sait que la mort est inéluctable, toi tu es morte trop jeune le cancer a eu ta peau.



J'ai envie de dire que je t'aime, je te serre sur mon coeur.
A TOI POUR TOUJOURS MON ISIS

Varance Landuzière